Quand la nuit s’emplit de rumeurs...
Quand la nuit s’emplit de rumeurs
Et le sang se met à bourdonner,
Le cœur s’affole et
Le souffle nous manquer.
Une main s’enfonce
Dans le manteau diurne
D’un grand rapace
Empaillé de plumes…
C’est un ciel sans étoiles,
Des abîmes sans aurores;
Où le silence parle
Et l’ombre voit…
Dans cette nuit ténébreuse,
Des cris sont jetés,
Et la peur rampe;
Sur des chemins obscurs
Rode l’ombre dangereuse
De nos nostalgies perdues.
Le cœur n’oublie rien,
Il exhibe les ruptures,
Y grave les cicatrices,
Inscrit nos joies
Et maintes souffrances.
Dans cet antre obscur,
La lutte entre le présent
Et le passé se déchire,
Comment renaître et mourir
Quand l’amour va nous fuir ?
Image poignante
D’un vertige d’abandon.
Que reste-il de notre présence ?
Des lieux vides,
La froideur d’un sépulcre,
Les tombes des souvenirs,
Douces poussières sans consistance.
Un pas résonne,
Le rêve continu,
Le cœur déjà palpite,
Au bord de rompre,
Croyant qu’elle revient,
Fantôme immortel…
L’attente, chaque heure,
Du tocsin qui sonne,
Pendant la nuit jusqu’au matin,
Quand l’aube blafarde nous réveille,
Nous ouvrant les yeux sur un vide glacial
De l’amour éteint sur la neige des draps…
Au cimetière des passions lointaines.
Nous pourchassons une chimère
Qui n’existe plus,
Qui ne reviendra pas
Dans le temps qui avance,
Parce que l’amour ne donne jamais
Une seconde chance.